Vous envisagez de réaliser un bilan de compétences pour faire le point sur votre parcours professionnel ou préparer une reconversion ? La question du financement se pose naturellement. Face au coût moyen d’un bilan (environ 1800€), connaître les différentes options de prise en charge devient essentiel. Bonne nouvelle : de nombreux dispositifs existent pour vous aider à financer cette démarche, que vous soyez salarié, demandeur d’emploi, indépendant ou fonctionnaire. Dans cet article, nous vous présentons toutes les solutions disponibles en 2025 pour financer votre bilan de compétences sans vous ruiner.
Le Compte Personnel de Formation (CPF) : principal levier de financement
Le CPF constitue aujourd’hui la solution la plus utilisée pour financer un bilan de compétences. En 2025, ce dispositif permet aux salariés à temps plein d’accumuler 500€ par an, avec un plafond fixé à 5000€. Pour accéder à ces fonds, connectez-vous simplement sur la plateforme moncompteformation.gouv.fr où vous pourrez rechercher et sélectionner un organisme certifié Qualiopi pour réaliser votre bilan.
Attention toutefois : depuis 2025, une participation forfaitaire de 102,23€ est demandée pour toute mobilisation du CPF. Cette contribution vise à responsabiliser les bénéficiaires dans leur démarche de formation. Vous pouvez cependant être exempté de cette participation dans certains cas précis : si votre employeur abonde votre CPF, si vous mobilisez des points inscrits sur votre compte professionnel de prévention (C2P), ou si vous bénéficiez d’un abondement lié à une incapacité permanente d’au moins 10% suite à un accident du travail ou une maladie professionnelle.
Le financement par l’employeur via le Plan de Développement des Compétences
Votre entreprise peut prendre en charge intégralement le coût de votre bilan de compétences via son plan de développement des compétences. Cette option présente l’avantage de préserver vos droits CPF pour d’autres formations. Pour en bénéficier, adressez une demande formelle à votre service des ressources humaines en mettant en avant les bénéfices du bilan tant pour vous que pour l’entreprise : meilleure connaissance de vos compétences, motivation renforcée, identification de besoins en formation, etc.
Si votre bilan est réalisé sur le temps de travail, votre rémunération sera maintenue intégralement. En revanche, si vous choisissez de le réaliser hors temps de travail, aucune rémunération supplémentaire ne vous sera versée. N’hésitez pas à solliciter un entretien avec votre responsable RH pour présenter votre projet et ses retombées positives pour l’entreprise, augmentant ainsi vos chances d’obtenir un accord.
Les solutions pour les demandeurs d’emploi
En tant que demandeur d’emploi, vous disposez de plusieurs options pour financer votre bilan de compétences. La principale est l’Aide Individuelle à la Formation (AIF) proposée par France Travail (ex-Pôle Emploi). Cette aide peut couvrir partiellement ou totalement le coût de votre bilan, selon votre situation et la pertinence du projet par rapport à votre parcours de recherche d’emploi.
Pour bénéficier de l’AIF, prenez rendez-vous avec votre conseiller France Travail afin de lui présenter votre projet. Si celui-ci valide la cohérence de votre démarche, vous devrez ensuite obtenir un devis auprès d’un organisme de bilan de compétences et le transmettre à France Travail pour étude. Pendant toute la durée du bilan, vos allocations chômage continuent d’être versées normalement, à condition que vous restiez inscrit et que vous continuiez à respecter vos obligations de recherche d’emploi.
Vous pouvez aussi utiliser votre CPF pendant votre période de chômage, éventuellement complété par un abondement de France Travail si vos droits sont insuffisants.
Les dispositifs spécifiques pour les indépendants et professions libérales
Les travailleurs indépendants et professions libérales peuvent financer leur bilan de compétences via leur Fonds d’Assurance Formation (FAF). L’organisme compétent varie selon votre secteur d’activité :
- Pour les professions libérales : le FIF-PL (Fonds Interprofessionnel de Formation des Professionnels Libéraux)
- Pour les professions libérales médicales : le FAF-PM
- Pour les commerçants et dirigeants non-salariés : l’Agefice
- Pour les artistes auteurs : l’AFDAS
- Pour les artisans et autoentrepreneurs artisans : le FAFCEA
- Pour les exploitants agricoles : Vivéa
- Pour les professionnels de la pêche : l’OPCO Ocapiat
Pour accéder à ces financements, vous devez impérativement avoir payé votre cotisation à la formation professionnelle. Les démarches consistent généralement à déposer une demande de prise en charge accompagnée d’un devis auprès de votre FAF, avant le début du bilan. Les montants pris en charge varient selon les fonds et sont souvent plafonnés.
Les aides régionales et territoriales
Les collectivités territoriales proposent souvent des dispositifs d’aide au financement du bilan de compétences, avec des modalités qui varient d’une région à l’autre. Ces aides peuvent prendre la forme de chèques formation, de bourses ou de subventions spécifiques.
En Île-de-France par exemple, le chèque formation permet une prise en charge partielle des frais de bilan de compétences. D’autres régions ont mis en place des dispositifs similaires avec des critères d’éligibilité qui leur sont propres : situation professionnelle, niveau de qualification, projet visé, etc.
Pour connaître les aides disponibles dans votre région, consultez le site internet de votre conseil régional ou rapprochez-vous de votre maison de l’emploi locale. Ces structures pourront vous informer sur les dispositifs existants et vous accompagner dans vos démarches de demande de financement territorial.
Les solutions pour les fonctionnaires
Les agents de la fonction publique (État, territoriale ou hospitalière) bénéficient de dispositifs spécifiques pour financer leur bilan de compétences. Vous pouvez notamment demander un congé pour bilan de compétences d’une durée maximale de 24 heures, potentiellement fractionnables.
Pour en bénéficier, vous devez adresser une demande écrite à votre administration au moins 60 jours avant le début du bilan. Cette demande doit préciser les dates et la durée du bilan, ainsi que les coordonnées de l’organisme prestataire choisi. Pendant ce congé, vous continuez de percevoir votre rémunération habituelle, et le coût du bilan peut être pris en charge par votre administration.
Les documents nécessaires pour constituer votre dossier comprennent généralement un formulaire de demande spécifique, une copie de votre dernier bulletin de salaire, une attestation justifiant de deux ans de services effectifs dans la fonction publique, ainsi qu’un devis détaillé de l’organisme prestataire. Pour les agents hospitaliers, l’ANFH (Association Nationale pour la Formation permanente du personnel Hospitalier) peut être sollicitée pour le financement.
Les options de cofinancement et solutions mixtes
Lorsqu’une seule source de financement ne suffit pas à couvrir l’intégralité des frais de votre bilan de compétences, les solutions mixtes représentent une alternative intéressante. Le cofinancement consiste à combiner différentes sources pour atteindre le montant nécessaire.
L’une des combinaisons les plus courantes est l’utilisation du CPF complétée par un abondement de l’employeur. Par exemple, pour un bilan coûtant 2000€, vous pourriez mobiliser 1500€ de votre CPF et demander à votre employeur de compléter avec 500€. France Travail propose des dispositifs similaires d’abondement pour les demandeurs d’emploi dont les droits CPF sont insuffisants.
Option de financement | Avantages | Inconvénients | Conditions d’accès |
---|---|---|---|
CPF | Démarche simple, autonomie | Participation forfaitaire de 102,23€, droits limités | Avoir suffisamment de droits accumulés |
Plan de développement des compétences | Prise en charge totale, préserve le CPF | Soumis à l’accord de l’employeur | Validation par l’employeur |
AIF (France Travail) | Peut couvrir 100% des frais | Délais d’instruction variables | Projet cohérent avec parcours de recherche d’emploi |
FAF (indépendants) | Dédié aux non-salariés | Montants souvent plafonnés | Cotisation à la formation professionnelle à jour |
Aides régionales | Complément aux autres financements | Disparités territoriales | Variables selon les régions |
Congé bilan (fonction publique) | Maintien de salaire, 24h de congé | Demande 60 jours à l’avance | 2 ans d’ancienneté dans la fonction publique |
Autofinancement | Liberté totale de choix, rapidité | Coût à charge | Aucune |
L’autofinancement : une solution alternative
Si vous ne pouvez pas ou ne souhaitez pas utiliser les dispositifs précédents, l’autofinancement reste une option viable. Cette solution présente l’avantage de vous offrir une totale liberté de choix : vous n’avez pas besoin d’obtenir l’accord d’un tiers et pouvez démarrer votre bilan rapidement, sans attendre les délais d’instruction des organismes financeurs.
Environ 15% des personnes réalisant un bilan de compétences optent pour cette solution. Pour optimiser votre investissement, comparez les offres de plusieurs prestataires et n’hésitez pas à négocier des facilités de paiement (paiement échelonné, tarifs dégressifs). Certains organismes proposent des formules adaptées aux autofinancements, parfois à des tarifs plus avantageux que leurs prestations standard.
Bien que cette option représente un coût direct, considérez-la comme un investissement dans votre avenir professionnel, susceptible de générer un retour sur investissement à moyen terme grâce à une meilleure orientation de carrière.
Démarches pratiques pour obtenir un financement
Pour maximiser vos chances d’obtenir un financement pour votre bilan de compétences, suivez ces étapes concrètes :
- Identifiez les organismes prestataires : recherchez des centres de bilan certifiés Qualiopi et demandez au moins trois devis comparatifs.
- Consultez un conseiller en évolution professionnelle (CEP) : ce service gratuit vous aidera à clarifier votre projet et à identifier les financements les plus adaptés à votre situation.
- Constituez votre dossier de demande : rassemblez les documents nécessaires selon l’organisme financeur (devis détaillé, lettre de motivation, CV, bulletins de salaire…).
- Anticipez les délais : prévoyez un calendrier réaliste qui tient compte des temps de traitement des demandes (60 jours pour la fonction publique, 30 jours en moyenne pour les autres dispositifs).
Si vous optez pour le CPF, la démarche est simplifiée : connectez-vous à votre espace personnel sur moncompteformation.gouv.fr, recherchez « bilan de compétences » et sélectionnez un organisme. La validation se fait généralement sous 48h.
Pour les autres financements, préparez un argumentaire solide justifiant l’intérêt du bilan dans votre parcours professionnel. Mettez en avant la cohérence de cette démarche avec vos objectifs et ceux de votre financeur potentiel.
Anticiper votre demande de financement est primordial pour réaliser votre bilan de compétences dans les meilleures conditions. Chaque dispositif présente ses avantages et contraintes spécifiques, mais tous convergent vers un même objectif : vous permettre d’analyser vos compétences et de définir un projet professionnel aligné avec vos aspirations. Quelle que soit l’option choisie, considérez ce bilan comme un tremplin vers une carrière plus épanouissante et mieux maîtrisée.